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karl marx - Page 4

  • Sorbonagreries

    Ce n'est pas seulement le sérieux des commentateurs de François Bacon qui est douteux (ainsi lorsque J. Ratzinger ou M. Le Doeuff en font le père fondateur de la science polytechnique moderne pour servir leurs propagandes respectives) ; beaucoup de commentaires touchant Shakespeare sont aussi mensongers ou ridicules. Même si les deux colonnes d'Hercule de la bêtise boche que sont Freud et Nitche paraissent infranchissables, les commentaires pédants et oiseux de René Girard appartiennent à la même catégorie qui consiste à plier Shakespeare aux exigences de la science laïque moderne, qui semble toujours dire en regardant le passé : "Miroir, mon beau miroir, ne suis-je pas la plus belle ?"

    Avant de prendre un exemple précis, l'erreur en général est de qualifier le théâtre de Shakespeare de "baroque" toutes les dix lignes, sans démontrer qu'il en possède les caractéristiques. Le refus de caractériser l'art baroque est lui-même typique du savant baroque, au sens de "bordélique" (Le baroque est bas de plafond dans la mesure où il ne conçoit pas grand-chose en dehors de son architecture grotesque et de ses jeux de miroir.) Le crétin italien Stendhal, colporteur du goût pour l'opérette, Stendhal pas plus ne justifie l'étiquette de "romantique" qu'il colle à Shakespeare et qui lui va si mal.

    L'intention ou le procédé artistique de la "mimésis" que Girard prête à Shakespeare ne fait qu'accroître l'incompréhension puisque c'est un vaste fourre-tout. En admettant que l'art grec "imite la nature", expression floue : Girard feint d'ignorer que pour certains Grecs, non des moindres, la nature est double, éternelle ou corruptible. Encore faut-il préciser à quel courant Shakespeare se rattache, méditatif (disons Pythagore) ou contemplatif (disons Parménide ou Aristote) ? L'imitation conduit beaucoup d'artistes, à commencer par les musiciens, à faire correspondre ce qui, dans la nature offerte aux sens en éveil, coïncide le mieux avec la propre nature animée de l'homme. C'est à peu près ça l'art baroque ou romantique, les paysages de Constable en peinture, et Shakespeare ne correspond guère à cette "mimésis", il est beaucoup plus "sculptural" et donc classique que ça. Du crâne du héros grec Ajax, peint sous les traits d'un possédé par Shakespeare, s'échapperait s'il était brisé... de la musique. Tout laisse croire par ailleurs que Shakespeare ne croit guère au destin ; que Hamlet n'est pas dans la disposition d'esprit de s'en remettre à la Providence. Encore un signe qu'on ne peut faire endosser l'uniforme (de marin) romantique ou pré-romantique à Shakespeare. Delacroix, pourtant du même bordage libéral que Stendhal ou Girard, a mieux vu qu'eux la distance séparant Shakespeare de l'idéal musical et reproche à Shakespeare en somme de n'être pas assez "musicien".

    *

    Jean-Pierre Villquin dans l'édition 2008 de la "Pléiade" commente la pièce "Thomas More" découverte tardivement, en prétendant que l'éphémère ministre catholique d'Henri VIII est présenté sous un jour favorable dans la pièce -de façon "paradoxale" ajoute-t-il, puisque More (1478-1535) était papiste.

    Or plusieurs passages de la pièce sont très loin de présenter More sous un jour favorable :

    - un voyou, Jack Falkner, qui réclame justice à More, est éconduit brutalement (Acte III, sc.1) ;

    - plus grave, More est parjure ; après avoir obtenu la reddition d'une bande d'insurgés grâce à sa promesse de leur obtenir la vie sauve, il se dédit (un "les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent" avant l'heure). Et Doll, l'une des rebelles trahis par More a ces mots sarcastiques :

    "C'est un gentilhomme honnête, avisé et qui cause bien. Pourtant j'aurais loué bien davantage son honnêteté s'il avait tenu sa parole et sauvé nos vies. Les mots ne sont que les mots et ne paient pas ce que les hommes promettent avec." (Acte II, sc. 4)

    Ici on ne peut s'empêcher de penser que c'est Shakespeare qui s'exprime, ce passage dirigé contre la rhétorique et les rhéteurs n'étant pas isolé dans son oeuvre. Plus largement More incarne comme Wolsey son prédécesseur, ou Cranmer (si ce n'est Polonius même), le "pouvoir des évêques" et une forme de politique théocratique à laquelle Shakespeare n'adhère pas, conformément à une tradition chrétienne (ni particulièrement antipapiste, ni anglicane). Les Eglises anglicane, allemande, suisse, n'ont pas modifié substantiellement la pratique théocratique catholique ; elles furent bien plutôt, c'est très net dans le cas de Hobbes (qui fut secrétaire de Bacon mais ne le cite presque jamais) les chevilles ouvrières de l'endossement par l'Etat et ses institutions d'habits religieux empruntés à l'ordre pyramidal catholique (La critique de Marx consiste en partie à le démontrer en ce qui concerne l'Eglise allemande luthérienne ; le fonctionnaire, l'"homme nouveau" de la doctrine nationale-socialiste hégélienne auquel Marx et Engels opposent le prolétaire, emprunte son sacerdoce au curé catholique à travers le pasteur luthérien).

    Il est fait allusion à l'ironie "légendaire" de Thomas More à de nombreuses reprises, ironie de More qui lui a aussi valu quelques aphorismes de Bacon ; mais l'ironie ou l'humour n'est guère valorisé dans la tradition chrétienne. Hamlet le manie bien dans son semblant de folie, mais comme une arme pour se défendre contre les saillies de ses ennemis ou de ses soi-disant "amis" Rosencrantz et Guildenstern. Baudelaire remarque à juste titre que "les Evangiles ne rient pas". Encore une fois, More est le dindon de sa propre conception théocratique qui l'entraîne à accepter sa décapitation avec longanimité. Mourir crânement comme More n'épargne que son amour-propre. Ni Shakespeare ni son public n'ignorent qui plus est que la condamnation de More est le résultat d'un imbroglio sentimental et politique peu reluisant qui a déjà eu, lorsque Shakespeare rédige sa pièce, des conséquences tragiques. Pour avoir fait du remariage de son roi un élément-clef de ses intrigues, le cardinal Wolsey a été placé au centre d'une pièce de Shakespeare où celui-ci fait nettement allusion à la pourriture pourpre et écarlate qui colore dans l'apocalypse de saint Jean le pacte entre l'Eglise et le pouvoir temporel.

    *

    Autre exemple de commentaire gratuit voire ubuesque, celui de Pierre Spriet, à propos de "Troïlus et Cresside" : "Shakespeare a moins d'estime pour les Grecs que pour les Troyens.", écrit Spriet dans sa notice.

    Il semble ici que le commentateur prenne encore ses désirs pour la réalité. En effet, les rôles-titres que sont Troïlus et sa fiancée Cresside (et Troïlus est le "Troyen-type") sont brocardés du début à la fin de la pièce, leur idéal d'amour courtois en particulier, rabaissé au niveau de celui d'un cocu petit-bourgeois, qui lorsque sa dulcinée lui est enlevée pour être offerte en cadeau de compensation à Diomède, ne sait que s'incliner en bafouillant quelques stances ridicules.

    Il me semble que l'idée a dû venir à S. Freud (loin d'être le premier à l'avancer) de l'identité de Bacon et Shakespeare à cause de l'usage subtil de la mythologie grecque par ce dernier. Shakespeare n'a de fait pas manqué de remarquer que le dieu qu'adorent les Troyens, Apollon (le "destructeur") est le nom de Lucifer dans le Nouveau Testament.

    Que tel ou tel commentateur s'identifie plutôt à More, Ophélie, voire Claudius (!) n'est pas gênant en soi ; dans le cas de Nitche, qui présente le même tempérament de petite salope puritaine qu'Ophélie, c'est pleinement justifié. Ce qui est malhonnête, c'est le ton d'apparente neutralité universitaire sur lequel ce genre de commentaire est fait. Une pièce flatteuse pour More ? Paradoxe ! Et l'argument de la poésie pour couvrir cette gnose de profs lorsqu'elle est par trop incohérente. Blablabla.

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    Et maintenant, voici deux apophtegmes de François Bacon où l'humour de Thomas More est lui aussi évoqué.

    "Sir Thomas More n'eut d'abord que deux filles et sa femme ne cessait de prier pour avoir un garçon. Enfin elle eut un garçon, qui ayant atteint l'âge adulte, s'avéra simple d'esprit. Sir Thomas dit à sa femme :

    - Tu as prié si longtemps pour avoir un garçon qu'il en restera un jusqu'à sa mort."

    "Un barbier fut envoyé à Sir Thomas More le jour de sa décapitation, parce qu'il avait les cheveux longs, ce qui pensait-on risquait d'apitoyer plus encore la foule sur son sort. Le barbier s'approcha et lui demanda comment il lui plaisait d'être coiffé ?

    - Ma foi, mon brave (dit Sir Thomas), le roi et moi réclamons tous les deux ma tête, et tant que le cas ne sera pas tranché, je n'engagerai aucun frais dessus."

    F. Bacon, "Apophtegmes" (1624)

    Et encore ceci :

    "- More : Depuis quand portes-tu ces longs cheveux ?

    - Falkner : Je les porte depuis ma naissance.

    (...)

    - More : Dis-moi à présent canaille depuis combien de temps tu n'es pas allé chez le barbier ? Depuis quand cette chevelure épaisse est-elle sur ton crâne ?"

    "Thomas More" (Acte III, sc. 1) (1594 ?)

    Une scène entière quasiment est consacrée à l'obsession qu'a More de la façon dont Falkner, venu le voir pour réclamer un jugement impartial, est coiffé. Ce qui est loin d'indiquer l'estime de Shakespeare pour l'utopie politique de Thomas More, dont il a été fait utérieurement par Rome le "saint patron des hommes politiques" sans tenir compte de l'avertissement de Jésus-Christ contre la tentation d'édifier le royaume de Dieu sur la terre (Je veux dire par là que Shakespeare ne manque pas d'arguments chrétiens pour contester le point de vue de Thomas More, nécessairement le résultat d'un compromis avec le paganisme.)

    Il semble donc que l'opinion en faveur de More soit surtout celle de M. Villquin, non celle de l'auteur de la pièce lui-même.

  • Apocalypse 2012

    Pour la première fois de ma vie il m'a été donné d'entendre dans une paroisse catholique un sermon entièrement consacré à l'Apocalypse. Les virages théologiques -parfois de véritables revirements-, ont toujours été imprimés à l'Eglise catholiques de l'extérieur ; à chaque grande "hérésie", l'Eglise a répondu en s'adaptant pendant des siècles avant d'être étouffée par l'étatisme. On prête généralement à Marx et Engels des opinions anticléricales ; en réalité ils épargnent leurs forces pour lutter contre le fonctionnaire, sachant que le clerc a perdu son pouvoir depuis longtemps déjà et appartient au folklore. L'anticléricalisme qui subsiste en France est plutôt un produit politicien, une idéologie qui se prétend héritière de la Révolution française mais ne l'est pas : il suffit pour s'en rendre compte de lire le VRAI d'Holbach et de le comparer à la traduction qu'un clerc moderne comme Michel Onfray en donne.

    On peut citer ainsi l'adaptation de l'Eglise allemande luthérienne au capitalisme, par exemple, alors que celui-ci est peu compatible avec les invectives de Luther à l'endroit des marchands et des prétendues "lois du marché" par Luther.

    L'institution étatique ne semble pas elle-même posséder d'intelligence propre. Hegel, le "nec plus ultra" en matière de religion de l'Etat marche à côté de l'Histoire.

    Si l'on prend par exemple un apôtre de l'Etat ET du Capital typiquement "hégélien" comme Claude Allègre (qui a le mérite de ne pas opposer l'Etat au Capital, et le Capital à l'Etat, comme un banquier hypocrite ou un imbécile écologiste) ; Allègre peste à la fois contre l'idée de consensus scientifique, tout en déroulant dans ses bouquins de vulgarisation scientifique la panoplie des idées scientifiques les plus consensuelles, notamment celle de "neutralité" ou d'"objectivité" de la science laïque, qui prend pourtant racine dans le terreau scientifique le plus religieux qui soit (Descartes, Mersenne, Gassendi, Huygens, Newton, Leibnitz, etc.) ; on peut être sûr du caractère religieux d'une science lorsque celle-ci accorde aux mathématiques un rang élevé, quasiment de science autonome. C'est d'ailleurs exactement ce que fait le nazisme : à la science historique il substitue une raison historique mathématique, la "mutation" étant selon Marx l'exemple-type de la non-explication explicative religieuse. Marx fait observer ironiquement à propos de la scolastique médiévale de Duns Scot qu'elle s'impose par le volume de ses pages. C'est aussi le cas de l'évolutionnisme néo-darwinien, celui de Stephen Gould par exemple, qui s'impose rien que par la quantité de ses pages, impressionnante pour le dévot laïc.

    *

    On peut établir un parallèle entre le chef d'orchestre J.-C. Casadesus et Claude Allègre. Le premier veut rendre la "musique de chambre" accessible à tous, sans se demander si retirer sa vocation élitiste à la musique de chambre ne la dénaturerait pas. De même Allègre veut rendre Einstein compréhensible par tous, sans se demander si Einstein n'a pas vocation à rester énigmatique pour le plus grand nombre et si son art ne participe pas, comme celui de Pascal, d'une mystique religieuse insane. Sont idolâtres indubitablement les chrétiens qui se prosternent (comme Jean Guitton) devant des théories scientifiques auxquelles ils ne pigent que dalle. Le "veau d'or" n'est pas seulement l'allégorie de l'argent, il est aussi celle du pouvoir, qui repose aussi sur la rhétorique. Dans toutes les "grandes nations politiques" (comme l'Inde, l'Espagne), le culte du taureau, de la vache sacrée, du veau, etc., se retrouve.

    L'Allemand Schelling donne une explication très confuse du passage des dieux égyptiens, mi-humains, mi-animaux, aux dieux grecs beaucoup plus proches de la figure humaine. Il faut dire simplement que le culte de la figure animale est une double marque d'animisme et de politisation d'une société, très proche de la géométrisation des formes dans la peinture capitaliste. Le progrès grec s'effectue donc en grande partie CONTRE la politique et son mouvement de spirale (politique qui est le domaine de la relativité pour Aristote). Les dieux ou les monstres grecs qui demeurent à demi animaux (comme le centaure Chiron, Pan, la Sphinge, le minotaure, etc.) sont à la fois démoniaques et tous liés à la politique.

    On pourrait croire qu'il y a des Egyptiens aux Grecs un mouvement vers plus d'anthropologie, mais c'est le contraire. L'homme a tendance à se concevoir anthropologiquement comme un animal (politique). De là à dire que les animaux sont des mathématiciens et des musiciens hors pair, il y a un pas que je franchis allègrement.

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    Pour revenir à mon sermon sur l'apocalypse après cette digression, deux remarques :

    - Le clergé chrétien s'intéresse très peu à l'apocalypse parce que c'est un texte politiquement incorrect ;

    - Deuxièmement, si le sermon que j'ai entendu fut finalement vague et inepte, c'est parce qu'il était prononcé par un prêtre manifestement "augustinien" voire "kantien" : or l'apocalypse de Jean n'est pas un texte dont on peut tirer une morale, n'en déplaise aux gens de robes et aux jeunes filles des deux sexes qui composent à 99% les assemblées dominicales. Gilles Deleuze fait d'ailleurs cette fine remarque que l'apocalypse "n'a pas de style" : shocking! Manquer de style pour une oeuvre est comme se promener à poil pour un homme : ça effarouche les jeunes filles en fleur et les académiciens. Le style n'est autre en effet que le voile de la morale, et Deleuze est comme ces nonnes qui ne supportaient pas la nudité de la peinture de la Renaissance et firent appliquer des feuilles de vigne dionysiaques, en croyant que l'art de Michel-Ange est sexuel.

     

     

     

     

     

  • Identité, piège à connards

    ... et à motards, puisque le ministre Christian Estrosi a déclaré récemment qu'un débat sur l'identité nationale dans l'Allemagne des années trente aurait peut-être évité aux Juifs d'être victimes des nazis, quelque chose dans ce goût-là.

    Seul problème, il faut soi-même être nazi pour accepter de participer à un tel débat. Un communiste ne peut pas croire à l'"identité", pure figure rhétorique du domaine de la religion. Karl Marx ne s'est pas décarcassé pour rien à démanteler l'architecture vectorielle nationale-socialiste (Hegel) et à dénoncer son ésotérisme ("Sein-dasein"), n'en déplaise aux staliniens d'hier et d'aujourd'hui (C'est indubitablement le culte de la politique qui a poussé des fonctionnaires de l'université française, Althusser en tête, à accommoder la dialectique marxiste avec une idéologie temporelle, répétant la trahison janséniste d'une manière que Marx et Lénine avaient prévue.)

    A cet égard les Allemands semblent mieux renseignés que les Français eux-mêmes sur l'appartenance de Heidegger au parti nazi (la philosophie de sa maîtresse H. Arendt n'est d'ailleurs pas moins typiquement nationale-socialiste que celle de son mentor) ; aussi sur le fait que Heidegger ne fait qu'ajouter à Hegel une dose de byzantinisme supplémentaire, susceptible seulement de méduser un peu mieux les crétins dans le genre du frère prêcheur Enthoven ou de son confrère Onfray, armés de leurs petites fiches de philosophie pour tenter de donner au service de la propagande télévisée une coloration kulturelle. La dernière chose qu'un Français qui a lu Molière ou Rabelais fera, c'est gober l'idée de "culture", essentiellement romaine ou germanique.

    Pour un catholique, de la même façon, l'identité n'est qu'un fantôme néo-païen et le Messie ne se distingue guère par son patriotisme ou son goût de la généalogie. A tel point que c'est le manque d'ambition temporelle de son Maître, qui va pousser Judas Iscariote à le vendre pour trente deniers aux autorités religieuses juives. Judas Iscariote est le saint patron des nationalistes chrétiens dont la trahison s'accompagne systématiquement d'une subversion des Evangiles à base de droit (J. de Maistre) et de mathématiques (B. Pascal, Galilée).

    Il n'est pas inintéressant d'observer que c'est le courant janséniste où s'est élaborée une doctrine théocratique incompatible avec les avertissements solennels du Christ, et dont dérive l'existentialisme, religion de la bourgeoisie capitaliste, ce courant qui est le plus hostile à l'islam alors même qu'il s'y apparente nettement par sa dérive théocratique nette (gallicanisme). On pense ici à l'appropriation de la théorie de la race élue par les nazis, évoquée par Mircéa Eliade après Léon Bloy* (La théorie raciste de Darwin qui a servi aux nazis est elle-même imprégnées de préjugés judéo-chrétiens et d'un goût -bien peu "naturel" de la part d'un naturaliste- pour la généalogie et les mathématiques.), théorie de la "race élue" qui survit dans l'idéologie libérale. Afin de souligner que les conflits les plus violents ont souvent lieu entre tenants d'idées semblables, le parti minoritaire ou le moins bien armé faisant les frais de la concurrence.

    L'Eglise catholique est désormais à peu près exsangue, mais les partis démocrates-chrétiens ont joué naguère un rôle non négligeable dans une manipulation "identitaire" d'ampleur, cousue de fil blanc capitaliste : le "nationalisme européen" ; cette manipulation ne s'est pas faite sans l'occultation de larges pans du Nouveau Testament, dont une ligne vaut mieux que les cinquante encycliques bavardes des dix derniers papes et au-delà. L'indignation de François Bacon à propos de l'enfouissement des Evangiles sous des tonnes de spéculations théologiques est plus que jamais valable, même si l'Eglise n'est plus qu'un vaisseau dérivant au fil du vague depuis longtemps.

    *

     

    Le débat ne peut avoir lieu qu'entre partisans et adversaires du nationalisme et ce débat opposera immanquablement les païens à ceux qui ne le sont pas. Ce seul critère (sérieux) a suffi aux théologiens pour condamner les doctrines nationalistes par le passé, celle de Maurras notamment. Le débat n'a donc d'intérêt (outre qu'il sert au gouvernement à jeter de la poudre aux yeux, comme Chirac auparavant avec le débat sur le voile islamique) que de permettre de mesurer à quel point la France ressemble à l'Allemagne désormais. Etant donné que la chaîne bobo "Arte" est le symbole du pacte monétaire franco-boche, on peut prendre le goût de la pornographie et du cadavre attisé par cette chaîne comme la marque de la nouvelle identité française.

    Le débat sur l'"identité" a quand même le mérite de rappeler le lien étroit entre la musique/mathématiques et le totalitarisme, qui ne peut s'empêcher ici de s'exprimer dans le vocabulaire albégrique, ainsi que, comme Marx l'a démontré, le caractère profondément religieux du raisonnement mathématique et de la passion musicale. Non loin d'Homère et de Shakespeare, Marx est bien l'auteur d'une véritable démonologie. Accessoirement ça permet d'observer que Marx est le tenant d'un aristotélisme véritable puisque l'ontologie matérialiste permet de déceler le caractère luciférien de la "loi naturelle" (sous-jacente dans le droit républicain moderne) ; "luciférien" s'entend en termes plus laïcs de la façon suivante comme la projection sur la "Nature" du rapport humain anthropologique. Les tenants de la "loi naturelle" (le clergé républicain est l'artisan du maintien de cette architecture juridique qui constitue un élément essentiel de la religion libérale après la religion nazie, et ce n'est qu'à titre de fétichistes et d'ignares que des chrétiens défendent le sophisme du droit naturel) peuvent se réclamer de Platon, et surtout de Pythagore : ils ne peuvent se réclamer d'Aristote comme Marx.

    C'est le fait d'appartenir lui-même à une famille d'ingénieurs biologistes proche de la théorie raciale transformiste qui a sans doute empêché Aldous Huxley en revanche dans son essai (raté) "Brave New World" sur le totalitarisme d'en relever l'ingrédient mathématique et musicale essentiel. Le totalitarisme repose sur la foi et la raison. Le capitalisme/écologisme parie sur l'avenir comme Pascal parie sur Dieu ; la grâce janséniste, son providentialisme assassin de l'Esprit : le satané hasard capitaliste n'en est que le produit dérivé.

    *Il faut être bien peu historien pour dater la naissance du nazisme de l'accession au pouvoir d'Adolf Hitler.
  • Thibon l'Imposteur

    C'est plus ou moins une saloperie que l'introduction de Simone Weil par le paysan Gustave Thibon ("La Pesanteur et la Grâce"). Pour ne pas trop charger la mule Thibon qui a déjà contre lui de ne pas croire en Dieu (c'est là que mène Pascal et aux pirouettes de Jean Guitton, Nitche ou Sartre), je me contenterai de la formule suivante : la Simone Weil marxiste est plus chrétienne que la Simone Weil "convertie au christianisme".

    Car Simone Weil est l'anti-Nitche ou l'anti-Maurras, et c'est déjà beaucoup. Quand ces nostalgiques de la Rome antique, dans laquelle les chrétiens les plus sérieux ont vu qu'il se tramait quelque chose de babylonien, quand ils sacrifient Dieu à la religion, Simone Weil, elle, a la sagesse de préférer tenir la religion pour beaucoup plus suspecte.

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    Dès ses "Causes de l'oppression" Simone fournit en effet la raison générale du paganisme, l'ancien et le nouveau, qui permet de comprendre comment, visant "par-delà bien et mal", Nitche est tombé sous le niveau de la ceinture, bien en-deçà du bien et du mal. Le paganisme est essentiellement politique et moral, démontre Simone Weil. En outre, si Nitche s'était donné la peine de lire les auteurs français au lieu de les piller, il aurait pu voir que même un poète romantique comme Baudelaire souligne l'ambiguïté profonde de la morale. La loi darwinienne de la jungle, mise au service du national-socialisme et du capitalisme (R.P. Bruckberger : "Le capitalisme, c'est la vie."), cette loi n'est que le revers du sophisme chrétien de la "loi naturelle", parfaitement réversible comme toutes les idéologies.

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    Que l'idée "d'éternel retour" plane au-dessus de la tête de Darwin, tout comme l'idée du "struggle for life" plane au-dessus de la tête de Nitche, cela se comprend en effet sous l'angle des mathématiques. Le malthusianisme qui fonde le "struggle for life" est statistique, et la statistique (cf. Descartes) pose le principe de l'éternel retour (que le jour se lèvera demain est le "maximum" de la probabilité comme son "minimum" : c'est ce qui rend la statistique inadéquate à la science pour un savant matérialiste comme Aristote ; et explique aussi pourquoi le risque de perturbations climatiques majeures sème la panique dans le sérail des polytechniciens élevés en batterie, héritiers putatifs de Pascal dont Jacques Attali reproduit à merveille les airs de cartomancienne.) Grâce soit rendue à Simone d'avoir fustigé la grande truanderie intellectuelle de la polytechnique en la personne de Max Planck !

    Par ailleurs où Darwin trahit encore sa "raison" puritaine, morale, c'est dans sa conception mécanique de l'homme, en termes de fonctionnalité (le "bipédisme"). Là encore on est très proche de Descartes et de son animal mécanique. On peut aussi bien comme M. Pastoureau sur la foi des organes (et donc de l'âme) rapprocher l'homme du cochon. L'homme ne se résume pas au fait de déambuler. Tiens, à ce propos, comment se fait-il que je pense tout d'un coup à Oedipe, ce tyran qui fascine tant les "judéo-chrétiens" de toutes confessions ?

    *

    Dès lors il faut se demander comment le pape Ratzinger peut trancher en faveur de Darwin contre François Bacon (in : "Spes salvi"), son exact contraire ?

    Quiconque est un tant soit peu familier de la science, sans même être persuadé comme je le suis que François Bacon et Shakespeare ne forment qu'un seul et même dessein, peut voir en effet que la science de Bacon, fondée sur la sagesse des Anciens, sa théorie de la dérive des continents en particulier, mais pas seulement, est RADICALEMENT incompatible avec la science de Darwin, imprégnée de cartésianisme et de science physiocratique (l'éparpillement de la science est opposé au rapprochement que les analogies de l'induction vraie selon Aristote ou Bacon permettent).

    Et non seulement commettre une telle erreur, mais la préfacer du mensonge historique éhonté selon lequel la foi et la science seraient deux savoirs bien distincts, quand la science mathématique dominante est, a été, et ne peut être que la science la plus religieuse qui soit ? Quand par exemple Leibnitz et les acolytes de Newton se perdent en ratiocinages interminables pour savoir lequel des deux est le plus conforme à la Genèse ? (mensonge de la neutralité propagé aussi par Claude Allègre et qui suffit à le discréditer en tant que savant, et sans doute avec l'aplomb le plus formidable par le britannique R. Dawkins, équivalent des frères Bogdanoff dans le domaine du transformisme, sans que cela excuse en rien le(s) pape(s) - Jean-Paul II a trempé dans les mêmes balivernes).

    Mensonge doublé de l'hypocrisie qui consiste à poser un verdict dans le domaine scientifique juste après avoir exclu -chose impossible en réalité- la science du domaine de l'espérance, de la foi et de la charité.

  • Tulard le Barbare

    Jean Tulard volant au secours de l'Histoire menacée par le gouvernement Sarkozy, cette blague ! Si Tulard est historien, alors moi je suis carmélite et Max Gallo c'est Karl Marx.

    D'une part l'histoire recèle beaucoup trop de vérités dérangeantes pour avoir jamais été enseignée sérieusement dans l'Université française. Les Etats sont aussi hostiles à l'Histoire que les Eglises furent à la théologie apocalyptique. L'art historique n'est pas moins "maudit" que les autres arts visionnaires, recouvert de flots de musique (comme le montre le mythe de la nymphe Echo, l'art musical -ô combien mimétique- est narcissique : l'art des fous).

    D'autre part, J. Tulard est le représentant d'une abjection historique française qui consiste à honnir Hitler et le vouer aux gémonies tout en célébrant la mémoire d'un dictateur non moins sanglant qu'Hitler, à savoir Napoléon Ier, qui n'hésita pas comme son cousin germain à recourir à l'assassinat politique pour parvenir à ses fins, ni à terroriser les populations civiles.

    *

    Il n'est guère difficile de prouver que le régime nazi est très fortement apparenté au régime napoléonien sur le plan idéologique, qu'il y a là deux sécularismes similaires. C'est même plus facile encore que de démontrer que le nazisme n'est qu'une variation du capitalisme. La nostalgie du paganisme romain fut même affichée officiellement à la fois par le régime nazi et par le régime de Napoléon Ier (Au centre de la civilisation romaine et qui pousse les chrétiens comme les communistes à la haïr : le culte du destin, symbolisé par la svastika aryenne.)

    Un Français qui possède un minimum de dignité ne peut critiquer cette religion de la bourgeoisie allemande que fut le nazisme, la philosophie d'Heidegger ou de Jünger, cette parodie d'humanisme, sans balayer aussi devant sa porte. Faute de quoi ce n'est qu'un vil opportuniste façon BHL ou Tulard.

    Si Dominique Venner actuellement est le seul (à ma connaissance) à être l'auteur d'études historiques soulignant la ressemblance entre les politiques d'Hitler, Napoléon Ier voire Louis XIV, et non à bâtir une fantasmagorie du régime nazi (que les jeunes Français sont de moins en moins disposés à gober malgré les heures de propagandes télévisées hebdomadaires dispensées sans qu'aucun historien proteste contre ces méthodes, profitant plutôt des plateaux télé pour fourguer leur camelote prétendument historique), ce n'est sûrement pas étranger au fait que D. Venner se tient à l'écart de l'Université qui propage une gnose RE-LI-GIEUSE. Quid des études d'historiens allemands démontrant que la politique nazie est la seule politique socialiste (keynésienne) véritable au XXe siècle ?

    Les progrès considérables que Marx et Engels ont fait faire aux études historiques sont une avancée CONTRE la religion bourgeoise et n'auraient pu être enseignées au sein de l'Université allemande d'où est sortie au contraire la religion nationale-socialiste de Hegel.

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    Je pourrais citer cinquante exemples frappants montrant que l'histoire aujourd'hui, dans les collèges, les lycées et l'université a moins à voir avec l'histoire qu'avec ce que les laïcs appellent pudiquement "l'éducation civique", pour éviter de parler de religion ; je dois me restreindre à quelques exemples au cours de cette semaine. (A SUIVRE)

  • Marx et la femme

    Si Marx se préoccupe peu de "féminisme", c'est qu'il ne se berce d'aucune illusion sur l'inefficacité du droit à réparer une injustice qu'il sait être précisément d'origine juridique. Le sexisme en général n'est qu'une conséquence du droit romain et de l'organisation politique.

    Marx et Engels se contentent d'observer que le droit patriarcal est synonyme d'archaïsme, et qu'il n'a rien de "naturel" puisque ce patriarcat a été précédé par des régimes matriarcaux (dans lesquels la femme est la référence généalogique).

    L'égalité est une idée républicaine, voire nazie, étrangère au communisme (l'égalitarisme n'est pas opposé à l'exclusion des "métèques", bien au contraire, mais quasiment son corollaire mathématique).

    D'ailleurs en aucun cas Marx n'est "sociologue" ; la sociologie n'est autre qu'un mouvement de politisation du marxisme par des fonctionnaires.

    *

    Mais, cependant Marx réintroduit la femme dans l'histoire d'une façon très intéressante. Il vaudrait mieux dire le "sexe faible"  ou la fonction assignée à la femme par la politique jusqu'à ce que celle-ci ait pris un tour existentialiste hyper-moral il y a quelques années (Si l'ordre hyper-moral dans lequel les Etats-Unis sont entrés les premiers traduit un pourrissement de la politique, il n'en reste pas moins une conséquence du cancer politique diagnostiqué par Marx, sa métastase. La politique est comme le sida : elle ne tue pas directement mais place le corps dans la situation de ne plus pouvoir se défendre. Ceux qui refusent d'admettre que le cancer est politique sont comme des sidaïques qui affirmeraient que le rhume ou la grippe est en train de les tuer.)

    Le reproche majeur de Marx aux historiens et philosophes bourgeois est de négliger ou plutôt de dissimuler le rôle décisif des calculs économiques dans l'évolution historique et de ramener celle-ci à une simple confrontation d'idées (nazisme et capitalisme sont largement des propagandes et de l'ordre de la foi).

    Or, sur le plan des rapports moraux, politiques et économiques, l'activité des femmes représente justement souvent la partie cachée de l'iceberg, c'est-à-dire un rôle qui n'est certes pas le rôle-titre mais dont Marx souligne pas le caractère essentiel bien que terre-à-terre. Au cours des guerres capitalistes, tandis que les hommes tirent, les femmes fabriquent les fusils. Le côté pile et le côté face se retrouvent dans toutes les entreprises capitalistes, au demeurant.

    Si cette critique de Marx comporte une part de misogynie, en révélant que la roue du Capital est actionnée d'abord par des femmes, autrement dit qu'il est essentiel d'incorporer à l'histoire l'activité généralement dévolue aux femmes pour ne pas écrire une histoire philosophique ou "bourgeoise" éthérée, cette misogynie ne semble pas avoir été volontaire de la part de Marx comme de François Bacon ou Shakespeare, en référence à la Bible (cf. le personnage d'Ophélie, fille à papa, "Marthe" entêtée du parfum des lys, comme aimantée par les reflets de la mare argentée).

    S'il était brouillé avec sa mère, Marx en revanche a toujours été soutenu par sa femme malgré des conditions d'existence difficile et le dédain du carriérisme de son mari.

  • Qui sont ces Suisses ?

    "Par solidarité avec les pays musulmans bafoués par la prohibition en Suisse des mosquées, les pays humanistes du monde entier doivent répliquer en interdisant les établissements bancaires sur leurs propres territoires." B. Kouchner

    Je déconne, bien sûr, car c'est pas demain la veille que Bernard Kouchner cessera de nous prendre pour des bobos. Après avoir dénoncé les idées nazies de Le Pen pendant vingt ans, quelques mois après avoir été nommé au gouvernement, Kouchner reprenait l'argument de Le Pen des Etats qui ne sont que des monstres froids, et la banalité du mal blablabla (de fait le mal, notamment sous la forme du sado-masochisme, est banalisé dans la société totalitaire capitaliste -cf. la dinde Hannah Arendt, sans doute dans le but de disculper son amant, l'étronime connard nazi Heidegger), banalisation que l'on retrouve dans les sociétés tribales païennes.

    Dans le cas précis on devine que les moulinets "humanistes" de B. Kouchner ont pour but de détourner autant que possible l'attention des manoeuvres de l'armée yankie en Afghanistan, qui prouvent que la mission de blanchiment de la politique extérieure des Etats-Unis par Barack Obama est accomplie. Probable que MacCain aurait eu beaucoup de mal à imposer une décision semblable. Sachant que la hausse du chômage ne laisse pas d'autre choix aux cartels yankis que de mener une politique de couverture sociale des salariés yankis qui ne sont pas syndiqués (Il restera toujours assez de Mexicains clandestins pour servir de main-d'oeuvre corvéable à merci si nécessaire).

    Qui mieux que Bernard Kouchner incarne le libéral de gauche dont Karl Marx se méfie particulièrement à cause de la ruse dont il est capable, contrairement au réac de droite imbécile ?

    De fait, sans les sociologues de gauche (qui m'ont moi-même longtemps dissuadé de lire Marx et Engels), le marxisme n'aurait pas été éradiqué aussi efficacement des Universités françaises où règne un esprit laïcard complètement étranger à la science marxiste puisque nul mieux que Marx n'a démoli les thèses des principaux fondateurs de la religion laïque allemande.

  • (Muppet) Show must go on

    Il n'y a que dans le "Club de l'Economie" de Jean-Marc Sylvestre qu'on peut revoir cette "gueule cassée" de la politique qu'est Alain Madelin.

    La politique, cet ahuri de Madelin, espèce de ravi du casino, n'a jamais fait qu'en essuyer les plâtres ; depuis que je suis gosse, je le vois défendre les mêmes causes perdues d'avance avec le même enthousiasme. Me fait penser à ces maniaques qui, de façon récurrente, réclament la réouverture des maisons closes.

    Le plus invraisemblable c'est qu'on ressorte ce cocu de mécanisme horloger suisse précisément aujourd'hui quand le temps marque un recul dans les esprits, et les martingales se culbutent les unes les autres comme un château de Descartes sur lequel le Paraclet soufflerait.

    Madelin est aussi ce personnage d'ingénieur-fou dans "Mort à Crédit" qui rêve d'inventer la pomme de terre de trente livres où la montgolfière à pédalier double.

    Il croit que la polytechnique et l'invention de nouveaux gadgets sauveront les gangsters en cols blancs du Capital au dernier moment.

    Et personne pour rétorquer à Madelin qu'il n'y a JAMAIS eu dans l'histoire de science plus liée à l'Etat que la science polytechnique. Aux Etats-Unis comme en France, l'ingénieur en quête de nouveaux outils technologiques est d'abord un fonctionnaire. D'où est-ce que Madelin croit que les cinq cent millions de dollars qui ont servi à promouvoir Barack Obama viennent ?

    - La polytechnique est si liée à l'étatisme et si peu à l'imagination libre qu'elle a permis à Staline de venir concurrencer les Etats-Unis sur leur propre terrain alors que la Russie des tsars était aussi médiévale et agricole que la Bretagne à la fin du XIXe siècle (Je cite la Bretagne parce que j'y ai observé la même dévotion -féminine et hystérique- pour la polytechnique qu'en Allemagne).

    - La polytechnique est si liée à l'étatisme qu'elle fait partie à part entière de la religion de l'Etat.

    Son développement est parallèle à la substitution progressive de l'Etat à Dieu depuis le XVIIe siècle, selon le processus décrit par Karl Marx ou Simone Weil ; si cette dernière a pu voir l'absurdité de la science de Max Planck et des équations de Helmholtz, c'est certainement grâce aux études de Marx qui décrivent la métamorphose d'un judéo-christianisme à bout de souffle en religion de l'Etat laïc. Le délire de Helmholtz est bel et bien un délire religieux.

    - A. Soljénitsyne a fait partie en tant qu'ancien soldat de l'Armée Rouge avec son ami Dimitri Panine d'un groupe d'ingénieurs reclus dans un goulag spécial, et il fait lui-même la comparaison entre sa situation et celle d'un moine (S. était en outre ravi que le goulag le débarrasse d'une première épouse qu'il ne pouvait plus sacquer, à qui il devait reprocher de n'être pas assez maternelle vu le tempérament de "bonne du curé" de la remplaçante).

    Le rapport est plus étroit que Soljénitsyne lui-même ne croit entre la science de l'ingénieur et celle du moine. On pourrait dire qu'elles sont toutes les deux "cellulaires" et "spéculatives".

    On peut s'en rendre compte sous un autre angle, celui du fétichisme. L'objet, quel qu'il soit, simple cruche à eau ou "outil de défense nationale" odieux aux yeux d'un chrétien, a un rapport avec l'âme et la culture de l'âme. L'objet est aussi organique que l'âme. Il ne faut pas s'étonner de la part du fétichiste ou du collectionneur d'une véritable mystique de l'objet, par conséquent.

    L'objet fait plus que satisfaire un besoin naturel dans la religion capitaliste ; il a comme la gloire pour Achille effet de rassurer le capitaliste sur sa survie dans l'au-delà, le Nirvanâ de Nitche ou Dieu sait quelle breloque pour touriste sexuel.

  • Marx ou Ariès ?

    Le philosophe Paul Ariès est un des rares intellectuels, à la faveur de la crise, à s'attaquer au mode économique capitaliste et à faire la promotion de l'oisiveté grecque.

    - Une parenthèse pour signaler que les médiats, indissociables du capitalisme qui ne peut se passer d'une propagande centralisée, "deviennent" vaguement marxistes en période de crise, ou ridiculisent au contraire le communisme en période de "boom" économique, sans qu'aucun journaliste ait une idée vraiment précise de la doctrine de Marx.

    Ravissante niaise, la journaliste d'"Arte" Isabelle Giordano peut ainsi déclarer que les Allemands "ont inventé la lutte des classes", sous prétexte que Marx était allemand, alors qu'il n'y a pas savant plus germanophobe, et accessoirement antisémite, dans tout le XIXe siècle ; le rejet de la culture allemande est plus radical encore de la part de Marx que de l'écrivain catholique Léon Bloy (dont l'antisémitisme n'est pas très différent de celui de Marx et Engels), ou Baudelaire.

    Le cas de Baudelaire est intéressant car il rejette violemment la philosophie de Hegel alors même que son propre idéal artistique est très proche de l'esthétique nazie développée par Hegel et plagiée ultérieurement par Malraux. Hegel n'a pas connu la technique cinématographique; aurait-il tenté de l'ériger en art moderne comme fait Malraux ? Ce qu'on peut dire c'est que l'argument spéculatif qui permet de consacrer le cinéma comme un art moderne est présent dans l'esthétique nazie de Hegel.

    *

    Refermons la parenthèse. La métaphore d'Ariès d'une bicyclette dont on est sans cesse obligé d'actionner le pédalier sous peine de tomber, correspond bien au schéma marxiste de l'économie capitaliste. Tout y est : le cycle, la chaîne, les déraillements réguliers... sans oublier le dopage requis par l'effort de production d'énergie surhumain à fournir. C'est la nécessité de dégager une plus-value qui selon Marx oriente le travail vers la production de plus en plus massive. On pédale et on ne pense plus à rien.

    (Sur le plan chrétien, c'est ce qui rend le capitalisme aussi diabolique, c'est que le fait de gagner sa vie n'est plus accessoire mais principal. Autrement dit : ne cherche pas seulement à satisfaire ses besoins essentiels le chrétien soumis à une économie capitaliste, mais est entraîné à vouloir d'abord gagner sa vie et à thésauriser... et donc à perdre sa vie.)

    Cet effet prospectif, de bascule perpétuelle en avant, Marx l'a donc nettement vu ; c'est certainement ce qui séduit les femmes dans le capitalisme, son aspect "programmatique" ; tandis qu'il brise ou révolte plus les hommes. Le capitalisme est une physiocratie et la femme est -non pas exactement "naturelle" comme croit Baudelaire- mais physiocratique, plus "sexuelle" que l'homme contrairement à certains racontars dérivés de la psychanalyse.

    *

    On ne doit pas être étonné que, parlant d'économie et de communisme, on en vienne à parler d'art. Toutes les grandes doctrines matérialistes depuis Aristote jusqu'à Marx en passant par François Bacon ont en commun d'être des doctrines artistiques. Nonobstant douze cent pages consacrées à l'esthétique, Hegel, LA tête pensante du nazisme, est incapable de penser l'art autrement qu'en termes d'outil politique. Le seul intérêt de l'approche nazie, même si ce n'est pas franchement un "scoop", c'est de souligner le caractère "phallique" de l'architecture et de la poésie, et par conséquent de la politique.

    S'il fallait choisir, c'est la femme et non l'homme qui est "sexuelle et politique". D'ailleurs on voit bien que dans les conversations entre hommes il s'agit plus de "refaire le monde" que de politique réellement ; les aspects sexuels, domestiques et familiaux préoccupent plus les femmes : et c'est là le vrai terreau de la politique. Ce qui n'empêche pas Simone Weil d'être dix fois plus virile que le pédérastique Charles Maurras ("Politique d'abord !") ou que son propre frangin entiché de jongleries mathématiques puériles.

    Comme on confond souvent le marxisme avec l'anarchie, on peut souligner aussi que l'idéologie anarchiste est aussi féminine et sexuelle que l'idéologie maurrassienne ou capitaliste, bien que Marx ait éprouvé de la sympathie pour les anarchistes en raison de leur sincérité.

    *

    Ici s'arrête l'emprunt de Paul Ariès à Marx. Pour le reste, la proposition d'Ariès de révolutionner ou réformer le raisonnement anthropologique dominant, Marx l'aurait trouvée d'une grande naïveté, puisque le capitalisme comme l'existentialisme, le cinéma, le débordement de la politique et de la morale, tous ces phénomènes traduisent un même symptôme : la sidération anthropologique. On peut reprendre la comparaison de la bicyclette qui convient non seulement pour décrire le mode économique capitaliste mais aussi le mode de raisonnement anthropologique spéculatif (il est typiquement romain, allemand ou oriental d'accorder au psychisme un rôle primordial).

    Historiquement on peut presque dire que l'anthropologie nazie ou existentialiste est "innée" puisqu'elle n'est que le surgeon d'une anthropologie chrétienne -elle-même déjà en état de décomposition avancée au XVIIe siècle.

    A la fois on est reconnaissant à Paul Ariès de rompre publiquement avec le discours de la prostitution capitaliste comme destin commun et inéluctable de l'homme, et en revanche il est stupéfiant qu'il n'aille pas au bout de la dialectique marxiste qui lui permet de décrire le délitement intellectuel causé par le narcissisme cartésien ou anthropologique, l'aspect mécanique du projet capitaliste.

    Le philosophe retombe en effet pour conclure dans les préjugés bourgeois et une connerie proche de la psychanalyse, jansénisme du parvenu boche ou yanki -c'est-à-dire un intellectualisme que Marx a toujours vivement rejeté.

    (Je dois dire que j'ai été encore plus stupéfait d'entendre Alain Badiou il y a quelques jours vanter les mérites de la copulation bourgeoise, sentimentalement travestie par les régimes capitalistes en "amour", parée de canoniques puis civils attributs, jusqu'à ce que le mariage devienne en définitive une "icône gay". Difficile d'extraire pourtant le "conjugo" du principe consumériste capitaliste dont la morale de la famille restreinte -le couple avec un ou deux enfants- traduit même la tension capitaliste entre l'épargne et la consommation, l'anorexie et la boulimie, le puritanisme et l'orgie coexistant.

    En outre pas plus que les théologiens chrétiens sérieux Marx n'accorde au conjugo une valeur autre que temporelle et "tribale", par conséquent archaïque.)

     

     

     

     

  • Le vrai François Bacon

    L'hypothèse selon laquelle François Bacon pourrait avoir écrit les pièces signées Shakespeare est écartée avec dédain par Michèle Le Doeuff, spécialiste française officielle de F. Bacon (fac de Toulouse). Mais les commentaires sur Bacon de Mme Le Doeuff s'avèrent sur de nombreux points parfaitement baroques et grotesques ; par exemple :

    - Etant féministe, Mme Le Doeuff transpose sur l'objet de son étude sa fantaisie féministe alors même que le féminisme est une variété de sexisme qui n'a de sens que dans un contexte politique récent, la plupart des "droits" acquis par les femmes occidentales ou nord-américaines l'ayant été du fait de l'industrialisation massive et de la généralisation du salariat. Le seul intérêt du féminisme de Mme Le Doeuff est qu'il la conduit à dénoncer le pillage par le "misogyne" Gaston Bachelard d'une partie de l'oeuvre de Bacon. Il faut ajouter que ce pillage est d'autant plus contestable que les délires scientifiques de Bachelard s'écartent complètement de la rigueur scientifique souhaitée par Bacon (dont Marx peut plus légitimement revendiquer la paternité).

    *

    - Plus grave, dans la mesure où cette assertion est devenue un lieu commun sur Bacon (dont J. Ratzinger s'inspire probablement pour s'en prendre de façon inepte et inique à François Bacon dans une encyclique récente), M. Le Doeuff propage l'idée selon laquelle François Bacon serait un des pères fondateurs de la science moderne. Il n'est pourtant pas difficile de prouver que la science de François Bacon est beaucoup plus proche de celle de son homonyme Roger Bacon, moine franciscain du XIIIe siècle, que de la science de Descartes ou d'Isaac Newton, bien peu expérimentales contrairement à la légende dorée de ces deux rhétoriciens (tels sont-ils qualifiables du point de vue de la science matérialiste ; la science d'Einstein ou de Bergson aurait d'ailleurs certainement fait beaucoup rire François Bacon). Descartes prétend il est vrai s'inspirer en partie de Bacon ; mais il prétend aussi s'inspirer d'Aristote qu'il n'a pas vraiment compris, pas plus que le savant nazi Heidegger plus récemment. L'expression de "science expérimentale" est destinée à faire avaler le mythe de la neutralité de la science laïque, bien qu'il ne soit pas difficile de constater qu'Aristote ou Ptolémée font beaucoup plus appel à l'expérimentation que Freud ou Bachelard.

    Son propre statut entraîne Mme Le Doeuff à occulter elle-même deux faits concernant la science actuelle : primo celle-ci est dans une large mesure une science de fonctionnaires financée par de grands groupes industriels et donc complètement étrangère aux voeux formulés par François Bacon ; secundo la science a pris la place que la théologie occupait au moyen âge et remplit un rôle religieux désormais en contradiction complète avec l'intention de Bacon. La meilleure preuve ce sont les cris d'orfraie que déclenche à la télévision la simple affirmation que le darwinisme est une pièce essentielle de l'idéologie nationale-socialiste, comme du capitalisme désormais.

    *

    - On peut supposer -même si elle n'en fait pas état-, que Mme Le Doeuff est athée étant donné la légèreté avec laquelle elle interprète ou relègue le christianisme de François Bacon qui est au contraire un axe essentiel de la science de Bacon, si ce n'est l'axe principal.

    C'est un point particulièrement intéressant ; il permet de comprendre mieux la dimension religieuse qu'occupe la polytechnique aujourd'hui. Si des savants aussi différents que Bacon, Newton ou Galilée doivent être purgés de leur christianisme au prix de mensonges grossiers (Newton est sans doute un des savants les plus "religieux", dans le mauvais sens, de tous les temps, et cela bien que ses connaissances en théologie sont déficientes), c'est pour mieux les intégrer à un corpus scientifique laïc prétendument neutre.

    Comment comprendre que l'université laïque et le pape s'entendent aussi bien, l'une pour déformer, l'autre pour dénigrer François Bacon ? L'explication en est très intéressante. Si la théologie de Bacon est minimaliste dans la forme c'est parce que, précisément, selon le savant anglais, la scolastique a pour effet de dénaturer le sens des Saintes Ecritures dans une très large mesure, de les enfouir sous des tombereaux d'explications plus ou moins gnostiques, non de les mettre en valeur. Les circonvolutions de l'histoire font que l'anticléricalisme de Bacon, désormais que l'Eglise n'est plus qu'un grand cadavre tout à fait froid, transposables à la science universitaire laïque. Typique l'exemple de la biologie quand on observe ne serait-ce que la phraséologie d'un Stephen Gould dans le domaine du transformisme. L'observation de Marx à propos de la scolastique de Duns Scot, selon laquelle ce genre de science fait autorité par son seul poids d'encre et de papier vaut pour les massifs traités de Gould qui empile des considérations quasiment juridiques sans jamais fournir d'explication univoque aux mutations ne serait-ce que légères observées dans certaines espèces animales.

    La science universitaire, on le constate, renouvelle l'attentat de la scolastique contre les Saintes Ecritures en général et l'apocalypse en particulier en enterrant la science physique sous des tombereaux de commentaires frappés au coin des préjugés de leurs auteurs. Karl Marx et Simone Weil se voient confirmés dans leur affirmation que la religion de l'Etat qui est inévitablement celle de ses fonctionnaires, mais pas seulement, est un opium plus fort encore que celle de Rome.

  • Attila persiste et signe

    M'a bien fait marrer Yann Moix en déclarant que ses conversations avec son ami Jacques Attali le rendent à chaque fois plus intelligent. De fait c'est bien dans le même sac que j'aurais songé à mettre moi-même ces deux énergumènes télégéniques, tous deux champions de l'autopromotion ; dans ce domaine, on voit mal ce qu'ils peuvent s'enseigner l'un à l'autre, BHL étant le seul qui les dépasse de la tête et des épaules (ou J. Chirac, par la voie détournée de sainte Bernadette-des-pièces-jaunes ; Moix et Attali n'ont qu'à se trouver des gonzesses comme Chirac et BHL qui fassent oublier leurs faces de carême).

    Sortie récente de Jacques Attali pour opposer l'histoire selon Shakespeare à l'histoire selon Marx. Naguère je me suis interposé à la Fnac entre une jeune fille (ravissante) et un ouvrage de Jacques Attali complètement débile sur Karl Marx, lui recommandant plutôt un petit opuscule didactique de Pascal Combemale qui présente des garanties de sérieux minimum. Mais je ne peux quand même pas monter la garde devant les bouquins d'Attali en permanence afin de dissuader les jeunes intelligences d'aller s'y égarer.

    Outre que Marx faisait apprendre par coeur à ses filles chéries des actes entiers de Shakespeare, celui-ci est le père fondateur de l'histoire telle que l'entend Marx, scientifique et non religieuse. Avant celle de Marx, s'il y a une dialectique CONTRE LE TEMPS et les institutions temporelles c'est celle de Shakespeare, qui va encore plus loin que Marx puisqu'il qualifie le temps d'assassin (Cf. "Sonnets"), du fait de son christianisme.

    Pas plus que Marx, Shakespeare ne partage la religion du banquier allemand hégélien selon laquelle "le temps, c'est de l'argent" ; ou plutôt si, mais pas dans le sens positif où Jacques Attali l'entend. A la haine des banquiers boches du XIXe vis-à-vis de Marx, Attali substitue sa polytechnique du sabotage. Dans le même sens Alain Minc ou Eric Zemmour se déclarent "marxistes" pour faire croire que Marx aurait pu être journaliste au "Monde" ou au "Figaro". Ils illustrent parfaitement le rôle décisif de la télévision dans la diffusion du grand n'importe-quoi capitaliste. L'attentat de la vertu contre la réalité.

     

  • Capitalisme et sexualité

    Marx associe l'idéologie capitaliste à l'onanisme. Vu qu'il ne dépasse pas le niveau de la ceinture, il ne faut pas hésiter à saisir le capitalisme par les couilles.

    De fait la pédérastie, en tant que frénésie sexuelle, est un symptôme capitaliste au même titre que l'anorexie-boulimie. Jouer sur le désir comme font les publicitaires revient à jouer sur la peur. Ceux-ci jouent donc dans le totalitarisme un rôle décisif. Que cherche la victime d'un régime totalitaire à consommer avant tout ? Une drogue. Et, le moins qu'on puisse dire c'est que les Etats capitalistes en fournissent toutes les variétés possibles à leurs gosses, afin de les maintenir le plus possible au stade anal et infantile.

    Ici on voit en quoi Lévi-Strauss a joué comme Freud un rôle de légitimation du capitalisme en faisant passer l'inceste pour ce qu'il n'est pas : un interdit absolu. Le charlatanisme va chez Freud jusqu'à se référer à la mythologie grecque dont le propos est contraire aux spéculations de la religion allemande.

    Le paganisme de Freud est en outre déjà présent chez saint Augustin, importateur des plus étronimes sottises pythagoriciennes (via Platon et Plotin), notamment de l'idée que l'art et la science ont un arrière-plan sexuel, alors même que cet arrière-plan sexuel est le fait de la politique et des ORGANES politiques qu'Augustin COMME Freud, puritain et libertin réunis derrière le même mobile, sacralisent. En quelque sorte on peut dire que le complot contre l'art est ourdi par la politique baroque puritaine (Même si le dégoût de la nature est plus fort chez Rembrandt que chez Rubens, on a tort de croire que la peinture de ce dernier rend hommage au corps.) ; la pornographie capitaliste ne fait que parachever un complot ancien. Sur l'essentiel le puritain et le pornocrate sont accordés : de Don Juan à Sganarelle.

  • Marx pour les Nuls

    Y compris pour les dirigeants de ligues communistes ou de syndicats d'extrême-gauche, les noms de Marx et Engels sont presque tabous aujourd'hui et quasiment jamais prononcés sur les plateaux de télé sauf par des journalistes ignorants (Marx est un peu comme la "statue du commandeur" pour des politiciens et des syndicalistes convertis au clientélisme libéral).

    S'ils mélangent eux aussi républicanisme et marxisme de façon inepte et démagogique, la prétention d'Alain Soral et Dieudonné à être "communistes" n'est pas moins sérieuse que celle de Besancenot. L'idée de réconciliation d'Alain Soral est la meilleure idée politique, la plus française depuis la Libération. La zizanie entre Français, excitée par des partis politiques qui bouffent quasiment tous au même râtelier, est la meilleure alliée du pouvoir des cartels médiatico-militaires. Diviser pour mieux régner était déjà la méthode machiavélique des monarques absolus. Le sinistre bouffon Jacques Attali, théoricien du centralisme, c'est-à-dire du totalitarisme à l'échelle mondiale, a même schématisé il y a quinze ans ce moteur libéral à deux temps -alternance du parti libéral socialiste, puis du parti libéral-Dassault-, dont on devine aisément qu'il vise à assurer la pérennité du pouvoir des cartels.

    La haine des médiats vis-à-vis de Soral et Dieudonné, bien que la menace révolutionnaire qu'ils représentent soit nulle, cette haine est significative de la grande peur des bien-pensants que le pouvoir leur échappe.

    Elle prouve que ceux qui ne voient la censure et les privilèges nulle part sont les privilégiés qui n'ont rien à dire.

    On entend plus souvent parler de "lutte des classes", une conception qui n'est pas spécifiquement communiste, et cela bien que Marx, anticipant la division du travail à l'échelle internationale, soit le premier à "enterrer" la lutte des classes et dater sa fin en France de l'élection par la paysannerie française manipulée (notamment par le clergé) d'un représentant d'une classe étrangère à la paysannerie : Louis-Napoléon Bonaparte (Sarkozy a renouvelé avec l'aide de Fillon et Christine Boutin, à une échelle beaucoup plus modeste, la manoeuvre de Napoléon-le-petit et procédé d'une façon similaire avec l'électorat populaire de Le Pen).

    On voit d'ailleurs que les bobos aujourd'hui, en particulier leur représentant Daniel Cohn-Bendit, savent parfaitement jouer du vague sentiment d'appartenance à une classe sociale qui subsiste, bien que la lutte des classes elle-même au sens marxiste n'a plus de véritable sens aujourd'hui qu'à l'échelle mondiale où la guerre économique se joue. Il est d'ailleurs difficile de faire plus hypocrite en effet, ni plus misérable sur le plan intellectuel que la religion écolo de Daniel Cohn-Bendit, pur produit de la révolution sexuelle petite-bourgeoise.

    On discerne ici deux causes à l'échec du parti de Besancenot :

    - l'idéologie à peine moins débile que celle de Cohn-Bendit qu'il développe (Pour mémoire, Cohn-Bendit rend responsable des guerres mondiales les PEUPLES allemand et français et voit dans le NATIONALISME européen le meilleur remède à des guerres dont seul un abonné au "Figaro" pourrait nier le mobile industriel déterminant ; l'hypocrisie de Cohn-Bendit va même jusqu'à occulter que la principale cause de l'échec du nationalisme européen est la guerre que se livrent entre eux les cartels industriels.)

    - le dégoût croissant vis-à-vis de la politique, devant laquelle la femelle boche Maurras fut à peu près naguère le seul en France à se prosterner comme un prêtre de Bel devant le veau d'or, politique que la démocratie n'a pas plus dissoute dans le peuple que la monarchie absolue, c'est désormais une évidence. Il faut être à peu près un gosse comme Maurras, d'ailleurs, pour vomir l'argent et adorer la politique, c'est-à-dire nier cette vérité historique universelle que pouvoir et argent ne font qu'un.

  • De Marx à Shakespeare

    En démolissant le discours sur le "sein" et le "dasein" de G.W.F. Hegel, discours qui est la recette de base de la béchamel existentialiste (réduisible à néant ou un petit bout de carbone, une goutte de pétrole pour figurer le miroitement de l'âme nazie), K. Marx isole le principe de la mutation. L'idée de mutation, dit-il, est ésotérique. Or la science bourgeoise, qui n'en est pas une, pas plus que l'existentialisme n'a de fondement dans la réalité, cette spéculation repose presque exclusivement sur ce principe de mutation, ce que Simone Weil comprendra elle-même plus tard, dénonçant l'insanité de Max Planck, monument de connerie bourgeoise boche, aussi solidement fondé sur les jongleries de Helmholtz que la science économique capitaliste sur le jeu de bonneteau ou le "Black Jack". Le sable du temps, dont Shakespeare démontre tout le noir projet qu'il implique.

    L'historien (Michel Winock) qui appuie sa "science" sur le principe de mutation ne fait ainsi que sacrifier à la religion nationale-socialiste en fonctionnaire exemplaire, c'est-à-dire fournir une explication ésotérique au changement historique, interpréter l'histoire comme le destin collectif. Difficile d'être plus sectaire béotien. La mort est le grand projet capitaliste, et tous les efforts du clergé capitaliste tendent à le dissimuler. L'existentialisme, que la grenouille de bénitier laïque appelle aussi "fin de l'histoire", est plus étriqué encore que l'idée nazie ou romaine de destin. A chacun son petit carré de cimetière et les vaches seront bien gardées. Pas étonnant que la grandeur d'âme d'Hitler fascine autant à côté du cinoche à petit buget de Sartre.

    D'ici que le capitalisme canonise Judas Iscariote et son évangile avec l'aide de Joseph Ratzinger... ce projet semble tellement proche !

    Le grand Volontaire Shakespeare, lui, c'est en Ajax, le vertueux Ajax qu'il voit le principe satanique, sachant bien que l'idée de potentiel et celle de destin sont identiques. Ajax c'est Hegel, mais aussi Einstein ou Planck : des aliénés ou des zombis, comme on voudra. On peut vivre en restant mort, et mourir en restant vif comme Shakespeare. Le sang versé d'Ajax dans le sol qui se change en narcisse. La métaphore d'Homère est plus forte que la métamorphose d'Ovide. Bacon notre Shakespeare nous dit que le sort du suppôt est d'aller engraisser la terre-mère.

     

     

     

     

     

  • La gueule du peuple

    Le gangstérisme est la meilleure illustration de ce que les banquiers capitalistes vantent habituellement sous le nom pompeux "d'esprit d'entreprise" ou "d'initiative privée". A tel point qu'on peut garantir sur facture que derrière une telle profession de foi prétendument libérale se cache un escroc.

    Que les escrocs soient au bout du compte leurs propres dupes a été annoncé par Marx.

    Lorsqu'un banquier déclare que l'Etat est un frein au libéralisme, il entend par là que, sans la police, les gangsters de tous poils pourraient s'adonner sans retenue à leur activité favorite.

    Il me semble qu'on a rarement vu façon plus vulgaire de se foutre de la gueule du peuple que le "Club de l'économie" de Jean-Marc Sylvestre sur TF1, où une bande de brutasses joviales pas fraichement émoulues de Sciences-po ou Polytechnique, mélangées à des journalistes du "Figaro", s'échange des tuyaux, recettes de cuisine et autres martingales pascaliennes devant la France entière.

  • Total négationnisme

    Il est assez facile de comprendre pourquoi le slogan de la "fin de l'histoire" ne peut que sortir de la bouche d'imbéciles néo-nazis ou capitalistes. Il ne s'agit pas seulement en l'occurrence de nier ou remettre tel ou tel point de l'histoire en question comme le voyage sur la lune, les "chambres à gaz" ou la réalité de l'attentat contre le Pentagone, mais d'un négationnisme total de l'histoire, ramenée à l'enregistrement chronologique des faits.

    La "fin de l'histoire" : dans cette religion primaire, manière pour les bobos de "croiser les doigts" en attendant le sceau du destin, l'existentialisme joue un rôle décisif. Il constitue l'une des plus stupides philosophies de l'histoire de l'humanité, une sorte d'épicurisme plus près de la palinodie que de la poésie. L.-F. Céline devine en un clin d'oeil le tempérament colonial et bactérien de Sartre.

    Je rappelle pour ceux qui ont subi le lavage de cerveau de l'Education nationale vouée à former des caissières exemplaires ou des informaticiens nitchéens comme Houellebecq, des pornographes kirkegaardiens, que l'existentialisme s'achève par la réponse de Sartre : "Pt'être ben que oui, pt'être ben que non." à la question : "Dieu existe-t-il ?", pour conclure les "Mots".

    Sartre est une sorte de philologue qui voit Dieu comme une phrase ; les mots ont, de fait, la propriété d'être vrais... ou faux. Le dieu de Sartre est facécieux, comme celui de Pascal.

    *

    Mais revenons à l'histoire et à des systèmes moins décomposés que la merdre existentialiste, qui colle si bien à la pédérastie capitaliste.

    La philosophie nationale-socialiste INVENTE la théorie du progrès de la politique sur la mer de l'histoire, sur une base mathématique (architecturale). Cette invention a pour but -ou au moins pour effet- de dissimuler le principe statique de la politique ou du capitalisme derrière un simulacre d'histoire. Donner l'impression du progrès sur le mode ondulatoire ou trigonométrique, telle est l'oeuvre du docteur angélique Hegel. La svastika, en tant que somme des signes mathématiques essentiels, est plus directement évocatrice encore de ce branlement que l'abeille impériale et la cellule hexagonale.

    Ainsi le lien entre la politique et la science est postulé au XIXe siècle, parodie de la manière dont le moyen-âge affirmait le lien entre politique et théologie (nul besoin d'avoir lu Lénine ou Marx pour comprendre le caractère satanique d'un tel rapport : les théologiens du début de la Renaissance comme Dante ou de la fin comme Bacon ont vu ce satanisme dans l'islam ottoman, et il n'est pas difficile de comprendre que le "Saint Empire romain germanique" une doctrine semblable, que Leibnitz nomme théodicée).

    A quoi sert que Hegel se décarcasse si c'est pour que les crétins existentialistes, Kierkegaard en tête, ramènent la svastika au néant, c'est-à-dire au point central d'où elle part ! Autrement dit l'existentialisme revient à dire que le cinéma ne bouge pas mais qu'il est une succession de photographies immobiles. Tu parles d'un scoop ! L'inspiration médiévale de la philosophie bourgeoise du XIXe, que le nazisme recouvre d'orgueil polytechnicien, redevient apparente dans le branlement existentialiste de Heidegger ou sa secrétaire Arendt (que la bourgeoisie atlantiste a fini par blanchir). Hegel est donc la matrice de "la fin de l'histoire", mais la subtilité de Hegel, jongleur hors pair, l'aurait empêché de voir "la fin de l'histoire" autrement que comme la banqueroute de sa thèse. L'existentialisme ne fait que traduire une déception du nazisme, en panne d'essence. Le néo-nazi ne se distingue de son père que par son déficit intellectuel.

    *

    La version "populaire" de ce satanisme canonique hégélien est sans nul doute le transformisme darwinien, dont la fortune est liée au national-socialisme comme au capitalisme. L'idéologie évolutionniste de Darwin passe par la même géodésie que la doctrine nationale-socialiste. La traduction de l'homme en fonction (bipédisme) par Darwin est une vue de l'homme à travers le prisme politique (On la retrouve même dans le mythe politique d'Oedipe-tyran et de la divination de ce héros de l'énigme posée par le Sphinx, qui définit déjà la politique comme un système anti-historique ; l'engouement de la culture juive ou germanique pour Oedipe, jusqu'à occulter le tempérament pédophile et incestueux de ce héros, assassin et tyran qui plus est, tend à accréditer la sagesse apocalyptique de François Bacon pour qui la mythologie grecque s'inspire assez largement de l'Ancien Testament ; d'ailleurs pour un chrétien français (cf. Léon Bloy), judaïsme comme germanisme incarnent le refus du progrès et de l'histoire - l'archaïsme.)

    Plus significative encore que l'idéologie de la fin de l'histoire de crétins journalistes au "Figaro" ou à "Marianne", formés à l'école du confort intellectuel et entraînés à recouvrir l'odeur de pourriture du Danemark, journalistes qui ne sont après tout que des factotums, l'idée de "mutation historique" assenée récemment par un historien diplômé, Michel Winock, sur un plateau de télé (désormais le lieu du prêche laïc).

    Cette idée sort directement de l'arsenal idéologique national-socialiste. Ce type de rhétorique vaut à Hegel d'être qualifié d'"ésotérique" par Marx. L'explication du changement ou du virage historique par la "mutation" est un procédé grossier de non-explication. Alors que la critique historique se donne pour objectif de comprendre pourquoi la pensée matérialiste ultra-moderne d'Aristote précède de peu la décadence grecque, par exemple, le sorcier* laïc répond : "Parce que : c'est une mutation", se foutant ainsi de la gueule du peuple avec une effronterie infinie.

    Et si l'on veut l'explication de la mutation au plan biologique, pour essayer par analogie de piger quelque chose à ce discours, les évolutionnistes sont là pour répondre : "Parce que, c'est le hasard (=destin)", ajoutant la non-explication à la non-explication.

    La théorie transformiste prend même l'aspect de la glose scolastique jadis, et l'amoncellement de non-preuves, l'emploi d'un vocabulaire juridique étranger à l'observation et à la science naturelle de la part du néo-darwinien yanki Stephen Gould évoque le mot ironique de Marx à propos des traités médiévaux de Duns Scot, dont le volume seul suffit à faire autorité. La théorie transformiste de fait, question de kilogrammes, pèse très lourd.

    *Sorcier : le mot s'impose s'agissant de la science laïque antihistorique, vu son emprunt à la secte pythagoricienne de tout le matériel géométrique efficace pour réintroduire l'idée de fatalité - l'élément eau. Il va de soi qu'il faut être chrétien comme Marx pour faire au capitalisme un procès en sorcellerie.


  • Ouverture de la chasse

    C'est sans doute le caractère dionysiaque des médiats qui les pousse à mener sans pudeur la traque au Jean-Pierre Treiber. Si je ne m'abuse, les journalistes de "France Télévision" viennent d'empêcher la capture de l'ami public n°1 des médiats en le débusquant avant les gendarmes, comme s'ils souhaitaient voir le feuilleton se prolonger le plus longtemps possible ?!

    Est-il besoin de rappeler le rapport entre Dionysos et Artémis la chasseresse qui, offensée dans sa pudeur par Actéon l'ayant vue nue, traque à mort celui-ci ? Le rapport est double :

    - Artémis et Dionysos sont tous les deux sous l'influence de la lune et, pourrait-on dire, parmi les plus "féminins" des dieux, dans le sens de "passionnés" ou "hystériques". Nitche a bien raison de relier le nazisme à Dionysos. Là où il se trompe lourdement, et trompe ses admirateurs avec, commettant ainsi la même erreur que Freud, c'est que Dionysos est un dieu on ne peut plus faible ; il n'est qu'un jouet entre les mains d'Apollyon-destructeur (mieux vaut faire confiance à la science de Shakespeare en ce qui concerne la mythologie qu'aux délires boches de Nitche ou Freud qui projettent la religion de la bourgeoisie franco-allemande sur Homère, tandis que Shakespeare s'appuie dessus.)

    - L'autre rapport entre Artémis et Dionysos, si tant est qu'ils ne fassent pas double emploi, est plus intéressant encore : Dionysos et Artémis semblent en effet portés à la fois vers l'orgie et la pudibonderie, le veau d'or et la loi. Et c'est précisément de cette façon que Marx décrit le capitalisme, comme l'alliage du puritanisme et de la pornographie ; c'est aussi de cette façon que les Etats-Unis illustrent ces deux modalités de fuite apparemment opposées, l'une dans le mariage, l'autre dans la frénésie sexuelle. Shakespeare montre d'ailleurs qu'Ophélie est aussi capable de petite vertu que de grande vertu (épouser un prince charmant). La morale nouvelle de la capote jointe à la mode du sado-masochisme, solution de l'ennui dans un ennui plus grand encore, invitent même à parler de sexe citoyen. Le prêtre qui justifiait le mariage chrétien par quelque entourloupe juridique, compte tenu des changements économiques qui ont modifié sensiblement la répartition du patrimoine, a été remplacé par le journaliste qui prêche le "safe sex". Il est plus efficace de tenir la cité avec du sexe qu'à coups de trique.

    Pour la chasse au Frédéric Mitterrand, contrairement à celle du Jean-Pierre Treiber, elle vient d'être officiellement fermée. C'est un vieux cerf à la viande plus que faisandée que les médiats préfèrent entendre brâmer dans le poste : "Au viol, on assassine la cuculture et mes bouquins de cucul-gnangnan !"

  • Shocking Civilizations

    Do US people love the France of Versailles and Louis XIVth? Or the one of the Revolution and Robespierre? Question is not so stupid as USA is supposed to be a democratic nation and illustrate the new modern citizenship -Freedom-Ladies-and-Gentlemen! Obviously USA-Nation has everything to do with Versailles' Great Time from which its Science, Art, Religion (and maybe even its pornography) is issued.

    Comparing worshiping king of France Louis XIVth, supposed to be nothing less than a human God or the son of the Sun, with worshiping President Obama, one must say that the worldwide love for Obama is more superstitious (Though the French press suck our Government and State as much as they can, a few journalists were rather surprised by the ask of Obama's wife to open Parisian Shopping Paradise on Sunday when she came with her husband, children and bodyguards. 'What's that? Sunday is Monday now and Shopping religion the religion of every day?' Hypocrisy is essential virtue to be a good French journalist, with a rather big diploma in ignorance.)

    Devotion for Louis XIVth is kept by the Versailles stylish furniture or gardening, but cruaulty of diseases and starvings, especially when they were caused by the king wars, makes the comparison between the devotion of any African people today for their President or Dictator more adequate. The popular love for Louis XIVth grand-grand-son Louis XVth who was a better king, more pacific, suddenly turned into hate for almost no concrete reason.

    Obama is just a picture on TV of the nice guy every mother wants her son to look like, speeching the Harvard language whiter than George Bush dark slang, with the Nobel Peace Prize in his pocket that will no doubt impress God himself (speciality of Nobel Swedish Jurors is to give prizes to mass murdering tools as they did fresh with Princeton crazy engineers using Black Jack rules to calculate profits after German bishops blessing Atom -"Thu are atoms and thu will turn into atoms later.")

    Therefore the French Revolution or the English one never happened in France or England countries themselves but only in Bacon's or Voltaire's thoughts; exactly as Karl Marx' willing to get rid of the State Anarchy is not real yet.

     

  • Shylock en "prime-time"

    Première ligne de défense du système capitaliste : les soi-disant "économistes" au service des cartels -Jacques Attali, Alain Minc, Philippe Manière, Jacques Marseille, Daniel Cohen...-, qui non seulement ont répandu leurs idéologies keynésiennes ou physiocratiques dans l'Université, jouant le rôle d'huile de moteur, rabotant les intelligences tant et tant, mais continuent de s'accrocher mordicus à leurs martingales !

    Karl Marx prévient déjà contre la perfidie particulière des sociaux-démocrates, plus nocive à ses yeux que l'imbécillité des derniers réactionnaires ayant coupé les ponts depuis longtemps avec la réalité, privés de toute capacité de nuisance. L'encyclique socialiste de Benoît XVI accuse en effet près de cinq siècles de retard sur les menaces plus sérieuses de Martin Luther à l'encontre des usuriers et spéculateurs boches. C'est avec sept siècles d'avance quant à lui que le Dante promulgue ses décrets d'exil dans l'Enfer des papes, clercs et édiles simoniaques, sans attendre que la grande truanderie capitaliste devienne un modèle de vertu.

    *

    Le dernier subterfuge est signé Daniel Cohen : faire gober aux téléspectateurs qui subissent depuis cinquante ans le lavage de cerveau à l'échelle industrielle du cinéma et du slogan publicitaire, que le dérapage a pour nom l'apprenti-escroc Jérôme Kerviel et tous les petits joueurs de sa génération et de sa catégorie qui spéculent sans scrupule. L'audace de ce Cohen n'a d'équivalent que celle de son comparse J. Attali, qui continue comme si de rien n'était de fourguer sa théodicée totalitaire de coeff. x.

    Toujours opposer à l'idéologie l'histoire. L'histoire est dialectique, l'idéologie chronologique.

    Dès la régence de Louis XV, comme le centralisme étatique accru depuis la Florence de Dante permet un embryon de politique de flux monétaire, tous les ingrédients du crime capitaliste contre l'humanité dans sa version française sont réunis, à savoir :

    - les mathématiques cartésiennes et l'idéologie physiocratique, qui ont pour effet de conférer aux artéfacts libéraux un caractère naturel, voire "mystique" puisque le clergé piétiste ou janséniste joue un rôle non négligeable dans la diffusion des idées libérales (la brève alliance du Régent et des dévôts a même ressuscité des pratiques chrétiennes à la limite de la sorcellerie dont on ne peut s'empêcher de voir l'équivalent dans la culture populaire aux Etats-Unis actuellement, qui mêle aussi superstition religieuse et économique, avec même des fonds de pension baptisés "Marie, Reine du Ciel" -mélange qui choque même les mahométans, bien qu'ils n'ont pas les mêmes raisons que Marx ou Dante de repousser le capitalisme avec horreur, au nom de la Charité et de l'Esprit.)

    - le racket colonialiste ; le système de l'Ecossais John Law, qui séduisit la chienlit des aristocrates français, est inconcevable sans le miroitement des richesses toutes virtuelles de l'Eldorado et de la Compagnie des Indes française. Dans l'embolie cérébrale capitaliste plus récente, l'or ne fait que changer de couleur. L'investissement capitaliste dans son ensemble est "vertueux" ou "virtuel", c'est-à-dire fondé sur la perspective d'engranger au-delà de la mise.

    - comme le racket capitaliste a enrichi aussi indirectement les pays pauvres au cours des derniers lustres (en tirer de la part des banquiers une fierté morale est sans doute le comble du pharisaïsme), le modèle réduit de John Law à l'échelle française a valu d'abord fortune à ses souscripteurs, et retombées positives pour leurs valets... jusqu'au collapsus. Même le petit renard argenté Alain Minc, avec son air chafouin de se faire passer pour marxiste, ne fait que répéter l'astuce de Law-le-bien-nommé.

    Le joueur de poker qui laisse un bifton au clochard qui fait la manche à la porte -hypothèse assez théorique-, cela ne fait pas moins de lui un scélérat et un aliéné en puissance. Entre le capitalisme et le joueur de poker, il n'y a qu'une question d'échelle. Comme au poker, le meilleur "bluffeur" est celui qui a des cartes en main le plus longtemps ; chutent d'abord les "innocents" comme Kerviel. Question "bluff" Daniel Cohen n'est pas mal non plus.

     

     

  • Philologie, ma haine

    La philologie est le divertissement le moins sérieux du monde, et si Dante revenait il flanquerait sûrement "Philippe Sollers et les Quarante Voleurs" au tréfonds de son "Enfer" glacé, avec tous les carreurs de cercle et de corne "in secula seculorum".

    - "Société du spectacle" : l'expression ne convient pas, car elle oblige comme l'abruti pédérastique Frédéric Nitche à qualifier la tragédie grecque d'art "dionysiaque", à répéter l'attentat permanent de la culture bourgeoise germanique contre l'art. Sophocle confondu avec un toréador ou "Oedipe-tyran" avec "Intervilles".

    - "Société de consommation" : ici c'est l'aspect de l'épargne et du vol qui est dissimulé, primordial dans le capitalisme, avant le gaspillage et le poker menteur de la "Société Générale". Indissociable l'épargne de la consommation, comme l'anorexie de la boulimie, ou le puritanisme de la pornographie, qui ne paraissent raisonnables que dans un mouvement de descendance (comme la raison du droit ou de l'idéologie romaine, c'est l'héritage, fondateur de la "société").

    - "Dissociété" : c'est le plus nul -du branleur puritain Jacques Ellul, me semble-t-il-, puisque la zizanie est politique, et que lorsqu'on ne parle plus de "cité" ou de "politique", mais de "société", c'est que le cadavre est en état de décomposition avancé, et Marcellus la tête si profondément enfoncée dans les détritus -et depuis si longtemps-, qu'il ne sent plus la puanteur du Danemark.

    Ajoutons que l'esprit de dissimulation de la sociologie et des sociologues est analogue à celui des philologues ou autres linguistes. On peut poser que tout art, dans une société totalitaire, est "sociologique" ; quand il ne l'est pas, comme la doctrine marxiste, les sociologue se mettent en quatre pour le transformer en une telle daube : c'est exactement le travail auquel se sont livrés les philologues Balibar ou Althusser, ou encore le sociologue -à moins qu'il ne soit sociophile- Derrida : tanner la peau de Marx jusqu'en faire une descente de lit socialiste. Le sociologue fait le boulot que se coltinait le dominicain au XIVe siècle : faire coïncider par tous les moyens la jurisprudence et le code avec le Testament chrétien.